Depuis plus de quatre décennies, Henlex s’engage à protéger les soudeurs et leurs collègues des dangers liés aux fumées de soudage. Les fumées de soudage se forment lorsque le métal est chauffé au-delà de son point d’ébullition, produisant de la vapeur chargée de minuscules particules. Ces dernières, généralement de taille variant de 0,005 à 20 µm, peuvent se déposer dans l’ensemble du système respiratoire.
De nos jours, la plupart des soudeurs sont bien conscients de la toxicité des fumées de soudage. Mais saviez-vous que ces fumées sont également cancérigènes ?
Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer (IARC), les fumées de soudage sont classées comme cancérigènes pour l’homme (groupe 1). L’ACGIH (American Conference of Governmental Industrial Hygienists) a également classé plusieurs métaux et gaz présents dans ces fumées comme étant cancérigènes.
Dans cet article, nous partagerons les résultats de plusieurs projets de recherche récents et dresserons une liste de produits cancérigènes reconnus susceptibles de se trouver dans les fumées de soudage. Nous vous donnerons également des conseils pour protéger les soudeurs contre ces dangers.
Cancérogénicité des fumées de soudage
En 1989, le Centre International de Recherche sur le Cancer, une agence de l’Organisation Mondiale de la Santé, avait déjà classé les fumées de soudage comme un possible cancérigène. À cette époque, les chercheurs suspectaient cela, mais manquaient de données et de preuves scientifiques pour le confirmer sans aucun doute.
En 2017, le même Centre International de Recherche sur le Cancer a confirmé que les fumées de soudage sont, en effet, cancérigènes pour l’homme, quel que soit le procédé de soudage ou le matériau utilisé. Les résultats de cette étude ont été repris et publiés sur le site des Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Les fumées de soudage sont désormais reconnues comme un cancérigène avéré pour l’homme (groupe 1, ce qui signifie que les preuves sont suffisantes pour établir un lien chez l’homme) et leur inhalation peut entraîner le cancer du poumon.
Substances présentes dans les fumées de soudage pouvant causer le cancer
L’ACGIH (American Conference of Governmental Industrial Hygienists), une organisation de santé et de sécurité très respectée en Amérique du Nord, a classifié certains métaux et gaz présents dans les fumées de soudage. Voici quelques exemples :
Arsenic | A1 |
Béryllium | A1 |
Chrome (VI) | A1 |
Cadmium | A2 |
Cobalt | A3 |
Plomb | A3 |
Molybdène | A3 |
Dioxyde de Titane | A3 |
Pentoxyde de Vanadium | A3 |
Aluminium | A4 |
Chrome (III) | A4 |
Oxyde de Fer | A4 |
Manganèse | A4 |
Nickel (compose soluble) | A4 |
Dioxyde d’Azote | A4 |
Ozone | A4 |
Nickel (métal) | A5 |
A2 = Cancérigène suspecté pour l’homme
A3 = Cancérigène confirmé pour les animaux avec effets inconnus pour l’homme
A4 = Non classifiable comme cancérigène pour l’homme
A5 = Non suspecté comme cancérigène pour l’homme
L’arsenic, utilisé dans la fabrication d’alliages, généralement de plomb ou de cuivre, peut parfois se retrouver dans les fumées de soudage. Cette substance est cancérigène pour l’homme.
Le béryllium, utilisé comme agent durcisseur dans les alliages de cuivre, nickel, magnésium et aluminium, peut être présent dans les fumées de soudage, tout comme dans les contacts électriques. Il est identifié comme cancérigène pour l’homme et contribue à la fièvre des soudeurs.
Du chrome hexavalent se trouve dans les fumées lors du soudage des aciers inoxydables et des matériaux hautement alliés. Le chrome est également utilisé comme matériel de placage et dans les baguettes de soudure. Il se transforme en chrome hexavalent sous l’effet de la chaleur et devient cancérigène.
Le cadmium, potentiellement présent dans certains aciers inoxydables et alliages de zinc, peut aussi être trouvé dans les fumées de soudage. Employé dans certains placages, il est également une impureté naturellement présente dans le zinc, le cuivre, le plomb, le fer et l’acier, et est considéré comme un cancérigène suspecté pour l’homme.
Le cobalt, le plomb, le molybdène, le dioxyde de titane et le pentoxyde de vanadium sont tous classifiés comme cancérigènes pour les animaux, mais des études restent à être conduites pour connaître les effets sur l’homme de façon plus précise.
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Les risques et types de cancer liés aux fumées de soudage
Il a été démontré par la recherche scientifique que les soudeurs sont plus susceptibles de développer un cancer du poumon. Le soudage semble également augmenter les risques d’autres types de cancer, tels que le mésothéliome, et les cancers de la gorge, de la vessie ou des reins.
Un article paru en 2017 dans le journal Saf Health Work souligne effectivement un risque accru chez les soudeurs de développer des cancers tels que celui du poumon, du mésothéliome, de la vessie et du rein. Bien qu’une recherche plus approfondie soit nécessaire, notamment pour distinguer clairement les risques liés à la fumée de soudage de ceux associés à la cigarette ou à l’amiante, l’étude a observé une hausse de 16 % des risques de cancer du poumon et de 78 % pour le mésothéliome chez les soudeurs. Il apparaît que les fumées de soudage contribuent également à une augmentation de 40 % des risques de cancer de la vessie et de 30 % pour le cancer des reins.
Comme indiqué précédemment, le Centre International de Recherche sur le Cancer a découvert que l’inhalation de fumées de soudage accroît le risque de cancer du poumon.
De surcroît, selon le Cancer Council, l’exposition aux fumées de soudage et aux radiations UV accroît le risque de développer un mélanome de l’œil, du poumon et d’autres formes de cancer. Leurs recherches indiquent que l’exposition à toute fumée de soudage peut provoquer le cancer du poumon, y compris lors du soudage d’aciers doux. Ils ont également identifié un lien potentiel avec le cancer du rein.
Au cours des dernières années, un grand nombre d’études ont mis en évidence le lien entre l’exposition aux fumées de soudage et les risques de cancer. Une simple recherche sur PubMed révélera un grand nombre d’études.
Il est crucial de comprendre que le risque de développer un cancer dû aux fumées de soudage dépend de plusieurs facteurs, notamment :
- Le processus et les paramètres de soudage ;
- Les matériaux soudés (y compris les revêtements, solvants et recouvrements tels que la peinture et les lubrifiants) ;
- Les consommables (électrode, fil, etc.) ;
- Le gaz protecteur ou le flux ;
- Les conditions et l’environnement de travail (en extérieur, en intérieur, en espace confiné) ;
- La qualité de l’air sur le lieu de travail ;
- L’efficacité de l’extraction à la source et de la ventilation ;
- Le positionnement du soudeur (pour éviter d’inhaler les fumées) ;
- Le port d’équipement de protection individuel ;
- Le temps consacré chaque jour à la soudure ;
- Le nombre de jours consacrés chaque semaine à la soudure ;
- Le nombre d’années d’expérience en tant que soudeur ;
- L’état de santé du soudeur.
Autres problèmes de santé engendrés par les fumées de soudage
Selon l’OSHA, le CDC, l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer et la Commission des normes de l’équité de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CNESST), respirer des fumées de soudage peut également entraîner les problèmes de santé suivants :
- Irritation des yeux, du nez ou de la gorge
- Douleurs musculaires et articulaires
- Vertiges et nausées
- Problèmes respiratoires, y compris suffocation ou asphyxie
- Fièvre des soudeurs
- Troubles pulmonaires
- Ulcères à l’estomac
- Lésions rénales
- Lésions du système nerveux
- Manganisme (condition neurologique causée par la fumée de manganèse avec des symptômes similaires à la maladie de Parkinson)
- Douleurs thoraciques
- Asthme
- Hémorragies
- Dermatite ou eczéma
- Affection des reins
- Troubles osseux et articulaires
- Sidérose (dépôt d’oxydes de fer dans les poumons)
- Stannose (inhalation de fumée d’oxyde d’étain)
- Anthracose (inhalation de poussières de carbone)
- Bérylliose (inhalation de fumée de béryllium)
- Accumulation de liquide dans les poumons
En apprendre plus sur les dangers et la toxicité des fumées de soudage.
Protéger les soudeurs contre les risques de cancer et autres problèmes de santé
Voici quelques recommandations pour protéger de manière efficace et durable les soudeurs et leurs collègues contre les risques de cancer et autres problèmes de santé qui peuvent être causés par les fumées de soudage :
- N’effectuez des soudures manuelles que si elles sont absolument nécessaires. D’autres procédés, tels que l’assemblage mécanique ou le soudage robotisé, peuvent parfois être une alternative.
- Séparez les postes de soudage pour minimiser l’exposition des autres travailleurs. Vous pouvez réaliser les opérations de soudage dans une zone ou un bâtiment spécifique, ou au moins utiliser des écrans de soudage.
- Dans certains cas, vous pouvez utiliser un procédé produisant moins de fumées, comme le TIG ou le soudage par résistance. Dans tous les cas, il est recommandé d’optimiser les paramètres pour réduire la production de fumées. Par exemple, le mode pulsé génère moins de fumées toxiques que le procédé MIG traditionnel. La réduction de la puissance du procédé ou de la quantité de CO2 dans le gaz de protection peut également être bénéfique.
- Choisissez des matériaux et des consommables qui minimiseront les fumées toxiques. Éliminez la peinture, les lubrifiants, les solvants et les revêtements des pièces à souder. Essayez également d’éviter les substances cancérigènes (telles que l’arsenic, le béryllium, le chrome hexavalent, etc.) et dangereuses (comme le manganèse, etc.).
- Utilisez des extracteurs de fumées, idéalement des pistolets MIG avec extraction, ou au moins des bras de captation. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre article sur les meilleurs extracteurs de fumées pour le soudage MIG.
- Veillez à ce que les soudeurs se placent de manière à ne pas inhaler les fumées. Par exemple, en évitant de positionner leur tête entre le bain de fusion et l’extracteur, ou en se plaçant dos au vent lorsqu’ils soudent à l’extérieur.
- Assurez-vous que l’environnement de travail est suffisamment ventilé. Quatre à douze changements d’air par heure (20 en espace confiné) sont généralement suffisants pour maintenir une bonne qualité de l’air lorsque la captation à la source est utilisée.
- Enfin, si les mesures précédentes ne suffisent pas, utilisez des équipements de protection individuelle, tels que des respirateurs, pour maintenir les concentrations de polluants dans la zone respiratoire des travailleurs conformes aux normes. Le masque doit être spécifiquement adapté à chaque soudeur pour assurer son étanchéité.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter notre article permettant de Résoudre vos Problèmes de Fumées de Soudage en 8 Étapes.
Des limites d’exposition pour les fumées de soudage et les métaux et gaz sont imposées par les agences de santé et sécurité comme la CNESST (Québec). Pour connaître les concentrations maximales autorisés sur chaque territoire, vous pouvez consulter les articles suivants :
- Québec : Réglementation sur les Fumées de Soudage
- Fumée de Soudage au Canada : Règles & Limites d’Exposition
- Welding Fume Regulations and Exposure Limits in the US (anglais)
- Welding Fume Regulations and Exposure Limits in California (anglais)
Vous y retrouverez également les recommandations de l’ACGIH (American Conference of Governmental Industrial Hygienists).
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